Difficulté :
Durée : 3h Dénivelé : 345m Balisage : Jaune-rouge (GTPA), puis jaune. Pas de balisage dans les ruelles. Départ : Méailles, place de la Mairie (parking).
Depuis la Colle Saint-Michel, une petite route
tortueuse conduit à l'étonnant village de Peyresc blotti au pied de
hautes falaises calcaires en surplomb de la vallée de la Vaïre.
Probablement fondé au 13e siècle par Raymond Béranger IV, Peyresc fut
successivement le fief des plus illustres familles nobles de Provence,
dont les Fabri qui donnèrent plusieurs érudits de premier ordre.
Le plus célèbre d'entre eux fut sans nul doute Nicolas Fabri de Peyresc,
Seigneur du lieu au 17e siècle, humaniste de grand renom qui fut l'égal
des esprits les plus éclairés de son temps.
Né à Belgentier en 1850,
Nicolas Fabri, conseiller du roi au parlement de Provence à Aix, était
à la fois un généreux mécène et un grand savant. Historien,
archéologue, naturaliste, médecin, il fut l'ami de Pierre Gassendi avec
qui il entretint une correspondance suivie, et surtout de Galilée. Avec
ce dernier, il dressa les tables astronomiques des satellites de
Jupiter et intercéda lors du procès instruit par l'Inquisition à son
encontre.
Si cet éminent savant est peu connu du grand public, c'est
que son oeuvre a quasiment toute été redigée en latin ou en provençal.
Balzac, qui lui vouait une admiration passionnée, le nommait "la
relique du siècle d'or". A la mort de Nicolas Fabri, le petit village
de Peyresc retourna à l'anonymat.
Comme toutes les zones des hautes
vallées, il connut au 19e siècle un exode rural massif. Il ne comptait
plus au début des années 50 que quelques habitants âgés, farouchement
attachés à cette terre ingrate et isolée à la limite des alpages. C'est
à un architecte belge que l'on doit la renaissance du lieu. Dès 1953,
il résolut de créer là, un centre humaniste internationnal, culturel et
artistique. Pour ce faire, il fonda l'association "Pro Peyresc" qui
acquit et restaura peu à peu le village. A trois siècles de distance,
cet homme passionné reprenait en quelque sorte le flambeau du grand
humaniste qu'était Nicolas Fabri de Peyresc.
La Rate
Difficulté :
Durée : 2h30 Dénivelé : 560m Balisage : Jaune puis jaune-rouge. Départ : Le Fugeret, place de la Mairie.
Elément constitutif de l'agriculture du monde
méditerranéen, la culture en terrasses témoigne de l'opiniâtreté de
générations successives à tirer le maximum d'un sol souvent ingrat.
Dans des zones où le relief est accidenté, les précipitations violentes
et les terres arables rares, il importe de gagner du terrain,
d'empêcher le ruissellement et de retenir la terre. De gros efforts
sont donc entrepris par les paysans : nivellement, empierrement,
remblais, drainage, irrigation. Eux seuls permettent de remodeler
totalement un paysage naturel pour en faire un paysage productif.
Celui-ci est marqué d'une succession de lignes horizontales à flanc de
colline, bordées de murs de pierres sèches qui dessinent un maillage
labyrinthique très complexe. Appelées terrasses, restanques ou banquets
suivant les régions, les terrasses ont été vouées essentiellement à la
culture des arbres fruitiers et des légumes.A Peyresc, on les nomme
faisso.
On les rencontre un peu partout dans la campagne, à Méailles,
au Fugeret, à Annot...Mais le profane aura parfois du mal à les
identifier, car souvent des hectares entiers de terrasses ont été
abandonnés ne pouvant pas être cultivés avec les techniques modernes
actuelles. En effet, la culture en terrasses exclut le machinisme
agricole, nécessite une main-d'oeuvre importante et préfère l'âne au
tracteur.
Aujourd'hui, bon nombre de terrasses à l'abandon ne se
signalent plus à la vue que par la succession de murs écroulés. Afin de
redonner aux paysages traditionnels un aspect vivant, plusieurs
opérations menées par les pouvoirs publics en collaboration avec des
organismes spécialisés tel l'APARE essaient depuis des années de
relancer la culture en terrasses.
A ce titre, le cas d'Entrevaux est
exemplaire. Jusqu'aux années 30, la petite cité était prise dans une
sorte d'écrin de verdure formé de terrasses couvertes d'oliviers. Mais
le grand gel de la fin des années 50 et les nouvelles contraintes
économiques eurent raison de bon nombre d'arbres. Les terrasses étaient
pour partie à l'abandon, lorsqu'en 1984 le SIVOM du Canton d'Entrevaux
entreprit une opération de rénovation des oliveraies en recréant un
moulin collectif, en achetant du matériel et surtout en apportant
directement une aide financière aux propriétaires pour la
reconstruction des murets.
Aujourd'hui, Entrevaux retrouve peu à peu ses oliviers et ses terrasses.
La Cabane d'Argenton
Difficulté :
Durée : 6h Dénivelé : 530m Balisage : Jaune puis jaune-rouge. Départ : Parking sur la piste d'Argenton à 6.7 km de la D 908 (point coté 1270).
C'est en 1910 que l'abbé Sauvaire, curé d'Entrevaux
et érudit passionné d'antiquités, découvrit le buste d'un personnage
assis en toge, au quartier du Villard près de la source de la Font au
Caire.
La statue prise dans un amas de roches éboulées était
accompagnée de quantité de fragments sculptés : entablement, corniche,
deux têtes en grès local aujourd'hui disparues.
Le personnage représenté grandeur nature était décapité et donc difficile à
identifier.
Plusieurs hypothèses furent avancées : on crut voir là un
mausolée érigé par un riche propriétaire de mines d'argent à proximité
de sa villa. Mais jamais on ne retrouva ni villa ni mine.
On pensa alors qu'il pouvait s'agir d'un monument culturel voué à une déesse,
mais le personnage est tout de même très masculin.
Aujourd'hui les spécialistes s'accordent à penser qu'il s'agit là du mausolée à étages
d'un chevalier romain datant du premier quart du 1er siècle après JC,
sans doute le plus ancien connu en Gaule à ce jour. On ne connaîtra
sans doute jamais le nom de ce personnage illustre ni les raisons qui
le poussèrent à faire édifier cet étonnant objet monumental dans un
lieu si isolé, à quelques 1300 mètres d'altitude.
Un projet de musée de
site est actuellement à l'étude. Il devrait bientôt offrir un nouvel
abri au chevalier mystérieux. Mais le chevalier d'Argenton n'est sans
doute qu'un vestige, parmi d'autres plus étonnants encore, de la
présence romaine dans cette haute-vallée.
Le promeneur attentif
découvrira aux alentours du village, quantité de sentiers dallés très
difficilement datables. Le plus significatif est sans nul doute celui
qui relie Braux à Argenton. Certes, à chaque pas, le grès affleure
naturellement mais il est complété par un assemblage de gros galets
arrondis ou plats formant une sorte de calade et ce, sur une douzaine
de kilomètres.
En aval, on retrouve le même type de travail à la sortie
du village d'Annot, sous le viaduc du chemin de fer, là où démarre le
chemin d'Argenton. Très proche des techniques utilisées à la voie
appienne, il semble bien s'agir là d'une authentique voie romaine.